Précocité marquée et potentiel qualitatif prometteur
Après une campagne 2024 marquée par de nombreuses difficultés agronomiques et sanitaires, le millésime 2025 s’inscrit dans un contexte plus favorable, avec une précocité marquée et un potentiel qualitatif intéressant.
Le débourrement, survenu durant la deuxième semaine d’avril, a permis d’éviter les gelées printanières. La vigne a ainsi pu se développer lentement et de manière homogène.
Les conditions climatiques d’avril et mai, peu propices au développement du mildiou (contrairement à 2024), ont permis de préserver l’état sanitaire du feuillage. La cinétique de croissance des rameaux et des inflorescences s’est déroulée conformément à la moyenne des dix derniers millésimes.
C’est à partir de fin mai et surtout juin, que l’augmentation des températures a entrainé la précocité du millésime observée actuellement. La floraison, survenue dès la première semaine de juin, a été rapide, homogène entre les cépages, et sans incident notable de coulure ou de millerandage.
Le mois de juin, chaud et ponctué d’orages apportant localement de fortes précipitations, a favorisé le développement des baies sans compromettre ni l’état sanitaire ni l’équilibre hydrique du vignoble.
Le début de l’été a été marqué par une première vague de chaleur début juillet, ralentissant la croissance des baies sans altérer le feuillage, resté vert et sain. Les premières baies verrées ont été observées durant la troisième semaine de juillet.
La véraison , à l’image de la floraison, s’est déroulée rapidement et de manière homogène, avec une date moyenne estimée au 26 juillet , soit trois semaines plus tôt qu’en 2024.
Elle s’est produite dans une ambiance plus fraîche que la normale, légèrement arrosée, laissant espérer une reprise du grossissement des baies et le déclenchement de la synthèse des anthocyanes.
Après la véraison, un nouvel épisode caniculaire a modifié radicalement le contexte climatique, intensifiant la coloration des baies tout en freinant leur grossissement.
Au 11 août, les premières analyses ont révélé un poids des baies particulièrement faible, le plus bas des cinq dernières années, mais un potentiel colorant déjà supérieur à celui observé à la récolte 2024.
Tableau I : Comparaison des poids moyens de 100 baies une semaine après la véraison
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Millésime |
Poids de 100 baies 1 semaine après fin véraison |
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Merlot |
Cabernet sauvignon |
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2025 |
105 |
76 |
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2024 |
164 |
100 |
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2023 |
156 |
114 |
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2022 |
123 |
92 |
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2021 |
178 |
131 |
Au 18 août, après un nouvel épisode caniculaire, le poids des baies et les volumes de jus n’ont pas évolué. Sur les secteurs les plus drainants, des signes de défoliation, de flétrissement des grappes et d’échaudage sont apparus. Les teneurs en sucres dépassent déjà celles mesurées à la récolte 2024. L’acide malique a chuté rapidement sous l’effet des fortes chaleurs, mais les pH sont encore à ce jour relativement bas.
Le potentiel colorant est confirmé, même si l’extractibilité reste limitée en raison de pellicules épaisses et d’un faible rapport marc/jus.
Les merlots présentent les premières notes de fruit frais qui méritent d’être suivies avec attention au regard des concentrations déjà élevées des sucres.
L’état sanitaire est satisfaisant en dehors des grappes flétries dont les pellicules peuvent présenter des microfissures.